Le changement climatique s’impose aujourd’hui comme un enjeu majeur, reconnu tant par la communauté scientifique que par les instances politiques. Son origine anthropique engage une responsabilité éthique et politique, dans la mesure où la crise climatique concerne directement la survie des êtres humains et des milieux naturels. Dès lors que l’impact humain sur les écosystèmes est admis, une question centrale se pose : qui est responsable ? Cette interrogation sous-tend de nombreuses approches critiques visant à analyser la crise climatique. La notion d’« Anthropocène » met en lumière l’impact global des activités humaines sur la planète, mais certains courants considèrent ce concept comme trop généralisant et dépolitisant. Les écosocialistes préfèrent parler de « Capitalocène »[1], insistant sur la responsabilité du système capitaliste dans la destruction environnementale par ses logiques d’accumulation. Les théoriciennes féministes adoptent le terme « Androcène »[2], soulignant le lien entre l’exploitation de la nature et les dynamiques patriarcales. Enfin, les études décoloniales montrent comment l’histoire coloniale a contribué aux inégalités écologiques et sociales. Toutes ces perspectives convergent pour désigner des structures de domination économiques, sociales, historiques comme responsables de la crise climatique[3]. Cependant, ces approches critiques identifient des systèmes causaux mais peinent à établir concrètement la responsabilité. Les catégories classiques de responsabilité morale ou juridique sont inadaptées à la crise climatique, qui résulte d’un enchevêtrement complexe de pratiques et de décisions, empêchant d’assigner un responsable unique selon les critères habituels[4].
Dans ce contexte, la théorie de la responsabilité sociale développée par Iris Marion Young offre une alternative aux modèles classiques[5]. Plutôt que d’identifier des coupables individuels, Young propose une approche structurelle, où la responsabilité est partagée entre ceux qui participent et bénéficient des systèmes injustes. Mais cette conception est-elle suffisante pour penser les injustices climatiques ? Ne risque-t-elle pas d’occulter les asymétries de pouvoir entre les véritables agents de l’injustice et ses victimes structurelles ? Autrement dit, les individus qui subissent les effets les plus violents de ces structures, notamment les travailleurs des pays du Sud global employés dans des industries polluantes comme le textile, peuvent-ils être considérés comme responsables au même titre que ceux qui bénéficient le plus de ces structures et possèdent une réelle capacité d’agir sur elles ?
Face à ces interrogations, deux axes de réflexion méritent d’être approfondis. D’une part, justice climatique et injustice structurelle pour comprendre comment les inégalités environnementales s’inscrivent dans des logiques systémiques de domination et d’exclusion. D’autre part, Young face à l’écologie décoloniale pour analyser comment la prise en compte des héritages historiques et des asymétries de pouvoir permet de mieux structurer la question de la responsabilité.
Justice climatique et injustice structurelle : penser la relation
Dans son essai Responsibility and Global Justice: A Social Connection Model, Iris Marion Young remet en question l'idée selon laquelle les obligations de justice seraient limitées au cadre de l’État-nation. Elle critique les approches philosophiques traditionnelles, notamment celles de John Rawls et de David Miller, qui considèrent que les principes de justice s'appliquent essentiellement au sein des frontières nationales[6]. À l’inverse, Young s’appuie sur les travaux de penseurs tels que Charles Beitz et Onora O’Neill, qui soutiennent que la mondialisation engendre une interdépendance sociale et économique telle qu’elle nécessite une redéfinition des obligations de justice à l’échelle internationale[7].
Pour illustrer cette thèse, Young examine le cas de l'industrie mondiale de l’habillement, où les travailleurs, majoritairement des femmes, sont confrontés à des conditions de travail précaires : bas salaires, journées de travail excessives, absence de droits syndicaux, entre autres. Ces situations ne relèvent pas de décisions individuelles isolées, mais s’inscrivent dans un système globalisé dans lequel les grandes entreprises transnationales exercent une pression constante sur les fournisseurs afin de réduire les coûts de production. C’est dans ce contexte que Young élabore le concept d’injustice structurelle, défini comme l’effet de processus sociaux et économiques qui placent systématiquement certains groupes dans des situations de domination, de marginalisation ou de privation. Ce type d’injustice ne résulte pas d’actes délibérés ou intentionnels, mais d’un enchaînement institutionnalisé de pratiques et de relations sociales qui reproduisent les inégalités[8].
À partir de ce diagnostic, Young distingue deux modèles de responsabilité. Le premier, dit modèle de la responsabilité fondée sur la faute, repose sur une logique causale : il s’agit d’identifier un agent coupable d’un préjudice donné, conformément aux principes qui fondent le droit civil de la réparation. À l’opposé, elle propose un modèle de la connexion sociale, selon lequel toute personne participant, directement ou indirectement, au fonctionnement d’un système injuste porte une part de responsabilité. Ce modèle, orienté vers la transformation sociale, insiste moins sur la punition des fautes passées que sur la prévention des injustices futures. Il repose sur cinq principes fondamentaux : (1) la reconnaissance d'une responsabilité collective, qui ne cherche pas à isoler des coupables individuels ; (2) l’analyse des conditions structurelles qui perpétuent l’injustice, plutôt que la recherche d’une chaîne causale directe ; (3) une orientation prospective, tournée vers la réforme des systèmes injustes plutôt que vers la rétribution ; (4) le partage de la responsabilité entre tous les acteurs qui bénéficient ou contribuent au maintien du système ; (5) la nécessité d'une action collective afin de transformer les structures sociales et économiques génératrices d’inégalités.
Cette approche offre un cadre particulièrement pertinent pour penser les enjeux contemporains de la justice climatique. En effet, les effets du changement climatique ne résultent pas de décisions individuelles isolées, mais d’un enchevêtrement de pratiques industrielles, de politiques publiques et de modes de consommation profondément enracinés dans les structures économiques mondiales. À l’instar de l’industrie de l’habillement, les populations les plus vulnérables – souvent situées dans les pays du Sud – subissent de manière disproportionnée les conséquences de l’activité économique globale, alors même qu’elles en sont les moins responsables. L’injustice climatique constitue ainsi une forme d’injustice structurelle : elle émerge de dynamiques systémiques sur lesquelles aucun acteur n’a un contrôle total, mais auxquelles chacun contribue, volontairement ou non, par ses choix de vie, de consommation et de production.
Dès lors, le modèle de la connexion sociale proposé par Young apparaît comme un outil conceptuel pertinent pour appréhender les responsabilités environnementales à l’ère de l’Anthropocène. Il permet d’articuler la responsabilité éthique avec la nécessité d’une action collective en vue de transformer les structures génératrices d’inégalités écologiques. Cependant, ce modèle se heurte à un paradoxe lorsqu’il est appliqué à la justice climatique dans un contexte mondial marqué par des rapports de domination historiques, notamment coloniaux et impérialistes.
En effet, la notion de responsabilité partagée face à la crise écologique, bien qu’elle ait le mérite de susciter une prise de conscience collective, tend à occulter les profondes inégalités dans les capacités d’action et les degrés d’implication dans la dégradation des écosystèmes. Si, en théorie, chacun participe au maintien des structures injustes, peut-on réellement considérer que cette responsabilité est équitablement répartie ? Peut-on demander à un travailleur du Sud global de renoncer à son emploi – souvent la seule source de subsistance dans un contexte de précarité économique et de faibles protections sociales – au même titre qu’un consommateur du Nord disposant d’un éventail de choix éthiques et d’un pouvoir d’achat significatif[9]? La capacité d’agir sur les structures et de modifier les comportements diffère considérablement selon les positions sociales et géopolitiques. Responsabiliser de manière égale des acteurs aux ressources et aux libertés inégalement distribuées revient à reconduire, voire à masquer, les logiques de domination qu’on prétend combattre.
Ainsi, la théorie de Young, en insistant sur une responsabilité collective sans toujours tenir compte des asymétries concrètes de pouvoir et de vulnérabilité, court le risque d’invisibiliser certaines souffrances. Elle semble alors moins opérante pour penser les expériences vécues des populations subalternes, prises dans des rapports de dépendance et de contrainte qui les empêchent souvent d’agir sur les structures dont elles subissent les effets. Une question s’impose dès lors : à qui s’adresse véritablement la pensée de Young ? Ses implications éthiques et politiques risquent de demeurer inaccessibles ou inopérantes pour ceux et celles qui, précisément, sont privés des moyens matériels et institutionnels d’agir sur les causes de l’injustice climatique.
Young Face à l’écologie décoloniale : une limite de la responsabilité partagée
Il serait illusoire de prétendre que nous sommes tous égaux face à la crise climatique. Les effets des bouleversements environnementaux ne se distribuent ni de manière homogène ni selon une stricte équité géographique ou historique[10]. Les pays du Sud global, et plus particulièrement les régions anciennement colonisées, subissent de manière disproportionnée les conséquences de la crise écologique, tant en termes de vulnérabilité aux catastrophes naturelles que d'accès aux ressources et aux dispositifs d'adaptation. C’est à partir de ce constat que Malcom Ferdinand, dans Une écologie décoloniale, propose une lecture critique de la modernité environnementale à travers la métaphore de la tempête.
La tempête, chez Ferdinand, ne désigne pas seulement le dérèglement climatique, mais incarne aussi la conjonction de deux fractures majeures : la fracture environnementale et la fracture coloniale. Penser l’écologie à partir de la Caraïbe – c’est-à-dire à partir d’un espace historiquement marqué par l’esclavage, la colonisation et l’exploitation intensive des terres – revient à reconfigurer le cadre d’analyse écologique dominant. Ferdinand soulève ainsi une question fondamentale : comment penser la crise écologique depuis un territoire façonné par la violence coloniale et ses héritages institutionnels, sociaux et symboliques ?
Ce questionnement repose sur l’hypothèse selon laquelle le discours écologique hégémonique s’est construit au prix d’un silence ou d’un refoulement du discours décolonial. C’est ce que l’auteur désigne comme la double fracture de la modernité, concept qui souligne à la fois l’oubli du social dans les mouvements écologistes et l’oubli de l’écologique dans les critiques postcoloniales. Le geste de Ferdinand se veut ainsi intersectionnel, dans la mesure où il cherche à articuler ces deux registres trop souvent séparés, voire opposés. Il met en lumière les invisibilités produites des deux côtés : du côté des écologistes qui évacuent les enjeux de domination sociale et historique, et du côté des discours critiques de la colonisation qui négligent les conséquences écologiques du projet impérial[11].
Dans cette perspective, Ferdinand introduit le concept de « Plantationocène » pour désigner une époque marquée par l’expansion coloniale fondée sur le modèle de la plantation[12]. Ce mode de mise en valeur du territoire – extractiviste, mono-productif et destructeur – a entraîné non seulement l’exploitation brutale des êtres humains, mais aussi la dévastation des écosystèmes. Ainsi, il ne saurait être pertinent de penser l’écologie dans les espaces postcoloniaux sans lier les dégradations environnementales aux structures sociales et politiques issues de l’histoire coloniale.
En revenant aux catégories proposées par Iris Marion Young, il apparaît que les populations du Sud global sont confrontées à une double injustice : d’une part, une injustice historique, héritée de la domination coloniale, encore active dans les institutions politiques, économiques et culturelles ; d’autre part, une injustice environnementale, conséquence directe de la logique extractive et productiviste du colonialisme. Autrement dit, tant les structures sociales que les milieux naturels ont été profondément altérés : la première par l'imposition de formes institutionnelles et sociales hiérarchisées, la seconde par l’exploitation intensive des ressources, la destruction de la biodiversité et l’artificialisation des paysages[13].
De cette double atteinte résulte une double structure de domination pesant encore aujourd’hui sur les sociétés postcoloniales. Leurs relations avec les pays du Nord restent marquées par une forme de continuité impériale, visible dans les accords économiques inégaux, les politiques environnementales externalisées, ou encore dans le maintien de ces régions comme lieux privilégiés d’activités polluantes (comme les industries textiles, les décharges électroniques ou les exploitations minières)[14]. Ces territoires sont encore trop souvent considérés comme l’« arrière-cour » du Nord global.
Dans ce contexte, la notion de responsabilité partagée défendue par Young dans le cadre de l’injustice structurelle mérite d’être interrogée. Si l’on peut admettre que chacun, à des degrés divers, contribue au maintien de structures injustes, il serait abusif de placer sur un même plan des acteurs radicalement inégaux quant à leurs capacités d’action, leur liberté effective et leur responsabilité historique. Peut-on véritablement exiger d’un travailleur caribéen ou bangladais, contraint de travailler dans des conditions précaires pour survivre, qu’il adopte un comportement écologique responsable, alors même qu’il ne dispose d’aucune alternative viable ? Peut-on lui imputer une responsabilité, fût-elle prospective, au même titre qu’un citoyen du Nord bénéficiant de marges de manœuvre importantes en matière de consommation, de mobilité et d’engagement politique ou d’investissement de l’espace public ?
L’un des points aveugles du modèle de Young réside dans sa présupposition d’un sujet libre et rationnel, en capacité d’agir sur les structures et de participer à leur transformation. Or, dans de nombreux contextes du Sud global, cette liberté est largement entravée par des contraintes systémiques : dépendance économique, pression des marchés mondiaux, répression politique, héritage des politiques néolibérales et impérialisme environnemental. Dès lors, l’attribution d’une responsabilité collective indifférenciée risque non seulement d’être injuste, mais aussi de reconduire les rapports de domination qu’elle prétend dénoncer. Être responsable, dans le sens politique fort du terme, suppose en effet d’être un sujet libre, doté de droits effectifs et inscrit dans un cadre institutionnel souverain – conditions qui font défaut à bon nombre de sociétés postcoloniales.
La question demeure alors ouverte : à qui s’adresse réellement la théorie de la responsabilité sociale de Young ? Et dans quelle mesure peut-elle intégrer les asymétries profondes induites par l’histoire coloniale et les réalités géopolitiques actuelles ? Une véritable justice climatique ne saurait faire l’économie de ces interrogation.
Repenser la connexion sociale de Young sous le prisme de l’écologie décoloniale
En somme, la théorie de l’injustice structurelle et de la responsabilité sociale élaborée par Iris Marion Young constitue un outil précieux pour penser la justice au sein de systèmes globaux complexes, tels que ceux qui façonnent la crise climatique. En déplaçant le centre de gravité de la responsabilité, du modèle juridique fondé sur la faute vers une logique relationnelle et prospective, Young offre une perspective éthique novatrice, apte à saisir les mécanismes d’un monde globalisé où les chaînes de causalité sont diffuses et interconnectées.
Toutefois, comme l’a mis en lumière l’analyse croisée avec la pensée de Malcom Ferdinand, cette perspective rencontre ses limites dès lors qu’elle est confrontée aux inégalités structurelles issues de l’histoire coloniale. Penser la crise écologique sans prendre en compte la double fracture – environnementale et coloniale – de la modernité revient à universaliser des responsabilités sans tenir compte des rapports de domination, des asymétries dans les capacités d’action, ni des héritages historiques qui pèsent encore lourdement sur les sociétés du Sud global. Ces dernières sont prises dans des logiques impérialistes qui rendent leur autonomie écologique et politique particulièrement fragile. Dès lors, si l'on souhaite rendre justice aux plus vulnérables, il est impératif de penser la responsabilité climatique non pas seulement comme partagée, mais aussi comme différenciée, en fonction des contextes historiques, économiques et politiques.
L’écologie décoloniale, en articulant les dimensions environnementale, sociale et historique, invite ainsi à repenser les fondements de la justice climatique. Elle exige une lecture intersectionnelle des crises contemporaines, à la hauteur de leur complexité. L’ouverture de cette perspective oblige à concevoir de nouveaux cadres normatifs et politiques, capables d’articuler justice environnementale, reconnaissance historique et transformation structurelle.
Obed SANON
[1] Bien que Löwy ne mentionne pas explicitement le concept de capitalocène, son ouvrage est essentiel pour comprendre le lien entre le mode de production capitaliste et la dégradation de l'environnement. Michael Löwy, Ecosocialisme. L’alternative radicale à la catastrophe écologique capitaliste, Mille et une nuits, 2011.
[2] Françoise D’Eaubonne, Le féminisme ou la mort, Paris, Horay, 1974 (Femmes en mouvement 2) ; Jean-Baptiste Vuillerod, « L’Anthropocène est un Androcène : trois perspectives écoféministes », Nouvelles Questions Féministes, vol. 40, no. 2, décembre 2021, pp. 18‑34.
[3] Ferdinand, Malcom, Une écologie décoloniale : penser l’écologie depuis le monde caribéen, Paris, Éditions du Seuil, 2019.
[4] Voir Catherine Larrère, « Changement climatique : et si nous parlions de responsabilité ? », Revue Juridique de l’Environnement, vol. 43, no. 1, 2018, pp. 159‑173.
[5] Iris Marion Young, « Responsibility and global justice: a social connection model », Social Philosophy and Policy, vol. 23, no. 1, janvier 2006, pp. 102‑130. La version qui est utilisée dans le cadre de ce travail est une traduction faite à partir du logiciel DeepL Translate.
[6] Ibid., p. 103.
[7] Ibid., p. 106. « J'interprète à la fois Beitz et O'Neill, ainsi que d'autres théoriciens de la justice mondiale tels que Thomas Pogge11, comme décrivant des structures sociales transnationales, et j'interprète les injustices qu'elles peuvent générer comme des injustices structurelles. »
[8] Ibid., p. 114.
[9] Le mouvement anti-sweatshops n’aurait probablement pas émergé dans un pays appauvri, où les populations, contraintes par un faible pouvoir d’achat, n’ont pas le luxe du choix. Elles doivent se vêtir avec les moyens disponibles, tandis que les gouvernements, dépendants des importations, peinent à réguler les marchés. Dès lors, exiger de ces populations une responsabilité égale à celle des consommateurs du Nord, qui disposent de davantage de moyens et de leviers d’action, semblerait injuste. La justice mondiale doit reconnaître les disparités de pouvoir et d’influence.
[10] Marta Torre-Schaub, « Les inégalités environnementales : une approche par la justice : Réflexions autour d’une démocratie environnementale », in Maryse Deguergue, dir., Environnement et santé : Progrès scientifiques et inégalités sociales, Paris, Éditions de la Sorbonne, 2020, pp. 17‑38 (De Republica).
[11] Ferdinand, Une écologie décoloniale, p. 14.
[12] Ibid., p. 55.
[13] Lucile Maertens & Adrienne Stork, « Qui déforeste en Haïti ? », La Vie des idées, mars 2018 ; Voir : André-Marcel d’Ans, Haïti: paysage et société, KARTHALA Editions, 1987.
[14] Parfois, ces lieux du Sud global sont perçus comme des réserves préservées de l’ère émergente de l’industrie. D’autres fois, ils deviennent des terrains d’expérimentation pour des activités néfastes à l’environnement. L’affaire du chlordécone aux Antilles en est un exemple frappant.